L'histoire:
Il est l’un des esprits les plus brillants de sa génération. En quelques années, Cédric Villani est devenu l’un des héros de
l’histoire des mathématiques. Unanimement salué comme un génie par ses pairs, coqueluche des médias demandé dans le monde entier, « le Marsu », comme on le surnommait à l’Ecole normale, est aussi
l’une des figures les plus attachantes et atypiques de cet univers mystérieux et qu’on croit trop souvent, à tort, inaccessible au profane.
Théorème vivant est le récit passionnant d’une traque : celle d’une énigme mathématique que Cédric Villani a, durant de
longues années, cherché à résoudre, là où tous les autres avant lui avaient échoué. Et nous voici emportés, aux côtés de ce Sherlock Holmes des maths, dans les pérégrinations picaresques qui font
le quotidien d’un jeune chercheur scientifique surdoué : c’est un véritable « road-trip », de Tokyo à New York et de Berkeley à Hyderabad, dont Villani tient le carnet de bord au jour le jour.
Entre deux emails fiévreux à son fidèle collaborateur, quelques refrains de chansons fredonnés au fil des équations, et les histoires merveilleuses que ce jeune père de famille invente et raconte
à ses enfants, qu’il embarque toujours avec lui d’un bout à l’autre du monde, on suit la lente élaboration du théorème révolutionnaire qui lui vaudra la gloire.
Mes impressions de lecture:
Ce que vous ne trouverez pas dans ce livre:
- Une histoire ... Non. Franchement, l'histoire pourrait être condensée sur trois lignes. Il ne se passe rien du tout
- Des descriptions qui vous font vibrer ... C'est quand même un peu froid tout ça.
- Un beau texte ... C'est pas très bien écrit. Enfin ... peut-être les parties en anglais.
Alors pourquoi le lire?
Parce que Cédric Villani.
Même s'il écrit comme un pied et n'a pas grand chose à raconter, il possède ce petit supplément d'âme qui fait les génies, ceux qui nous donnent envie de nous lever le matin, qui nous font dire, que, non, l'espèce humaine n'est pas toute pourrie.
Parce qu'il a la naïveté de croire qu'on comprend ce qu'il raconte. Je ne suis pas une bûche en maths, je comprends les symboles et deux ou trois trucs mais là, ça m'a semblé un peu complexe.
Parce que, pour une fois, on sort de la vulgarisation et des maths d'il y a 200 ans (c'est tout ce qu'on peut comprendre, nous) pour découvrir les maths actuelles, des maths vivantes et vibrantes.
Parce qu'on découvre cet univers avec les yeux d'un homme sans cesse émerveillé. On sent sa passion, son respect pour ses confrères. ça fait chaud au coeur, ça donne la pêche, même si on ne maîtrise pas trop l'importance de l'amortissement de Landau
ET si vous n'avez pas encore été convaincu ....
L'homme qui me fixe est bien plus qu'un homme, c'est une légende vivante, et ce jour-là je n'ai pas le courage d'aller
lui parler.
La prochaine fois, j'oserai l'approcher et je lui raconterai comment j'ai fait un exposé sur le paradoxe de
Scheffer-Shnirelman, par une preuve inspirée de son théorème de plongement non lisse. Je lui parlerai de mon projet de faire un exposé sur lui à la Bibliothèque nationale de France. Je lui
dirai peut-être même qu'il est mon héros. Est-ce qu'il trouvera ça ridicule ?
- Vous travaillez sur quoi
- Hmmmm, vous voulez vraiment savoir?
- Oui, pourquoi pas?
- Allez, on ne se moque pas.
Une respiration.
- J'ai développé une notion synthétique de courbure de Ricci minorée dans les espaces métriques mesurés complets et localement compacts.
-J'ai bien étudié le Alinhac-Gérard, et il y a un gros souci dans les estimations: il faudrait un peu de marge de régularité pour avoir la convergence vers zéro du terme de régularisation, et en prime la régularisation pourrait tuer la convergence bi-exponentielle du schéma.
- Moui, j'avais pas fait attention à ça. Tu es sûr qu'on perd le taux de convergence de Newton? Bon, on va bien trouver.
- Et les constantes de régularisation dans l'analytique sont monstrueuses !