Dès sa jeunesse Dino Buzzati a pris l'habitude d'écrire tous les jours dans un cahier. Que ce soit quelques lignes ou une nouvelle.
C'est une partie de ces cahiers qui ont été édités (réédités : l'édition originale est de 1975 en italien et 1982 en français).
Mes impressions de lecture:
C'est très difficile de parler de ce livre. Ce n'est ni un recueil de nouvelles, ni un recueil de pensées. Un peu des deux sans doute. C'est incongru, dérangeant, déroutant, merveilleusement bien écrit, troublant, innovant, moderne, hétéroclite mais pas tant que ça...
Au début de la lecture, on a l'impression que ce sont des textes éparpillés, sans aucune ligne directrice, ni aucun sens. Et puis... Le sens se construit, au fil des pages, l'atmosphère se tisse. Une atmosphère faite de lucidité, qui nous inviteà aller au-delà des apparences, des évidences.
Ce qui est très troublant c'est qu'on se sait jamais ce que chaque texte va être : une nouvelle avec une chute? Ou pas.
La plupart du temps, c'est comme si l'auteur avait commencé son texte en tirant sur une ficelle puis l'avait déroulée sans savoit vraiment ce qu'il y a au bout. C'est peut-être ce qui donne cette cohérence inattendue. Parce qu'il a laissé parler ses personnages, ses situations.
Je ne détaillerai pas l'esprit de Dino Buzzati qu'on découvre dans ces textes : les deux préfaces le font avec bien plus de talent que moi (en général je les lis rarement mais là elles sont vraiment très bien).
Au final... Des textes parfois décevants et puis soudain une merveille, une pépite qui relance l'envie d'aller plus loin. A l'image de la vie.
Un livre à mettre sur la table de chevet pour l'ouvrir et en lire un passage. Au hasard.
Merci à Blog-o-book et aux éditions Robert Laffond pour cette découverte.